«L'histoire de ma vie est celle du combat entre une envie irrésistible d'écrire et un concours de circonstances vouées à m'en empêcher. [ ] Puis, mon roman a été publié. Puis, je me suis marié. Maintenant, je passe mon temps à me demander comment tout cela est arrivé. Selon les mots de l'immortel Jules César : «Tout est dit ; il ne reste plus rien.» (Francis Scott Fitzgerald, «Qui est qui, et quoi?», paru dans le Saturday Evening Post du 18 septembre 1920.) «[ ] En mai 1934, Fitzgerald [1896-1940] s'ouvre de son projet subtil à son éditeur, Maxwell Perkins [1884-1947] : «Comme vous le savez, je n'ai jamais rien publié de personnel sous forme de livre parce que j'ai toujours eu besoin de tout le matériel possible pour mes oeuvres de fiction. Toutefois, un certain nombre d'articles et de textes divers ont attiré l'attention d'un vaste public et pourraient le faire de nouveau si nous pouvions trouver, entre le titre et les textes, le lien qui puisse nouer l'humour à un soupçon de sagesse.» [ ] Perkins ne répond pas. Mais l'idée refait surface deux ans plus tard, en mars 1936, quand Fitzgerald lui propose «un livre de réminiscences, non pas une autobiographie, mais des réminiscences». [ ] Fitzgerald, plus précis encore : «Il est plus triste de retrouver le passé et de s'apercevoir qu'il n'est pas à la hauteur du présent que de le voir s'échapper pour demeurer à tout jamais une construction harmonieuse de la mémoire.» Il s'agit donc, dans ce livre des réminiscences, au cours de cette délicate chasse aux papillons, de retrouver, en dépit de la tristesse et contre elle, un passé à la hauteur du présent, un passé qui tienne ses promesses à l'avenir. [ ] «Il se trouve que la plus grande partie de ces articles sont intensément personnels : alors qu'un journaliste doit trouver un sujet sur lequel écrire son article quotidien ou hebdomadaire, j'ai écrit ces articles uniquement lorsque l'impulsion venait de l'intérieur. En fait, j'ai les mains plus propres pour la non-fiction que pour la fiction.» [ ] le projet «Mains propre» était resté lettre morte. Que vive Un livre à soi.» (Pierre Guglielmina, Qu'est-ce qu'un «livre à soi»?) «[ ] [ ] Jamais la foi dans le destin de l'homme n'avait atteint les sommets auxquels elle est parvenue dans les années 1890 - rarement cette même foi a plongé aussi bas qu'aujourd'hui. Lorsque nous observons autour de nous un rapide déclin des idéaux de conduite, il existe nécessairement une cause fondamentale pour l'expliquer. Il est impossible d'être vicieux dans le vide. Quelque chose de sérieux (que seuls les évangélistes professionnels, les romanciers de gare et les politiciens corrompus prétendent comprendre) affecte le monde. Il faudra un coeur solide pour nager à contre-courant dans ces eaux troubles et ne pas être, comme ma génération, un peu cynique, un peu las et un peu triste. [ ] - doit-on s'étonner que nous redoutions presque d'ouvrir les journaux le matin de peur d'y découvrir une nouvelle dérive de la civilisation, une nouvelle infamie dans cette chambre obscure que nous appelons le coeur humain ! C'est sur ce monde que nos enfants ouvrent aujourd'hui les yeux. [ ] [ ] si mon enfant est un meilleur homme que moi, il viendra me voir enfin pour dire, non pas : «Père, tu avais raison concernant la vie», mais plutôt : «Père, tu avais complètement tort.» Et quand ce moment viendra, et il viendra, puis-je être assez juste et sage pour dire : «Bonne chance et adieu, car j'ai possédé autrefois ce monde qui t'appartient, mais je ne le possède plus. Suis ta voie à présent, avec vaillance dans le combat, et laisse-moi en paix, au milieu de tous ces torts passionnés que j'ai aimés, car je suis vieux et ma tâche est accomplie.» (Francis Scott Fitzgerald, «Attendez d'avoir des enfants à vous !», paru dans Woman's Home Companion, juillet 1924) «Crack-up (titre original de ce texte [Craquer]) signifie certes «craquer nerveusem*nt», mais aussi, «rire» ou «faire rire». Fitzgerald a certainement ce double sens en tête [ ]» (Note de Pierre Guglielmina) 0:04 - Craquer13:51 - Générique Référence bibliographique : Francis Scott Fitzgerald, Un livre à soi, traduit par Pierre Guglielmina, Éditions Les Belles Lettres, 2017 Image d'illustration : https://www.npr.org/2015/01/10/376118599/west-of-sunset-imagines-f-scott-fitzgeralds-last-years-in-hollywood Bande sonore originale : Gotama - Inner Silence Site : https://gotama-music.bandcamp.com/track/inner-silence#FrancisScottFitzgerald #Craquer
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Chouchane
13 septembre 2012
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
Il m'adressa un sourire (...). Un de ces sourires rare, source d'éternel réconfort, comme on n'en rencontre que quatre ou cinq fois dans sa vie. Un sourire qui défiait -ou semblait défier - brièvement le monde entier, puis se focalisait sur vous comme s'il vous accordait un préjugé irrésistiblement favorable. Qui vous comprenait dans la mesure exacte où vous souhaitiez être compris. Qui croyait en vous comme vous auriez voulu croire en vous même.
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charlottelit
06 août 2011
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir et être pourtant décidé à les changer.
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born2fly
14 janvier 2013
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
Demain nous courrons plus vite, nos bras sétendront plus loin... Cest ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé.
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Sallyrose
14 juin 2012
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Tendre est la nuit
Francis Scott Fitzgerald
C'est souvent plus difficile de renoncer à ce qui blesse qu'à ce qui rend heureux
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Jooh
24 août 2012
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
Il avait tendu la main désespérément, pour tenter de saisir une dernière poignée de vent, d'emporter un dernier fragment de ces lieux qu'elle lui avait permis de tant aimer. Mais le train roulait trop vite, tout s'embrouillait devant ses yeux, et il sut qu'il avait perdu cette part de lui-même, la plus pure, la meilleure, à jamais.
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P____
28 janvier 2013
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Francis Scott Fitzgerald
Quand je suis à jeun, je ne peux pas supporter le monde, et quand j'ai bu, c'est le monde qui ne peut plus me supporter
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Jooh
25 août 2012
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
Il a dû sentir qu'il venait de perdre à jamais son ancien monde de lumière, que c'était le prix à payer pour avoir trop longtemps vécu prisonnier d'un seul rêve. Il a dû s'étonner d'apercevoir, entre les feuillages devenus hostiles, un ciel qu'il n'avait jamais vu; trembler de découvrir à quel point la rose était un objet grotesque, à quel point le soleil criard écrasait les jeunes pousses de gazon. Un monde nouveau, concret et pourtant irréel, où de mornes fantômes, ne pouvant respirer qu'à travers leurs songes, dérivaient au hasard - tel ce personnage surnaturel, au visage de cendres, qui glissait vers lui parmi les troncs informes.
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ladyoga
13 mai 2013
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
Ni le feu ni la glace ne sauraient atteindre en intensité ce qu'enferme un homme dans les illusions de son cur.
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Jooh
24 août 2012
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
Le visage clair de Daisy se levait lentement vers lui, et il sentait son cur battre de plus en plus vite. Il savait qu'au moment où il embrasserait cette jeune fille, au moment où ses rêves sublimes épouseraient ce souffle fragile, son esprit perdrait à jamais l'agilité miraculeuse de l'esprit de Dieu. Il avait alors attendu, écouté encore un moment la vibration du diapason qui venait de heurter une étoile, puis il l'avait embrassée, et à l'instant précis où ses lèvres touchaient les siennes, il avait senti qu'elle s'épanouissait comme une fleur à son contact, et l'incarnation s'était achevée.
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michemuche
16 mai 2014
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
Tom et Daisy étaient deux êtres parfaitement insouciants.
Ils cassaient les objets, ils cassaient les humains, puis ils s'abritaient derrière leur argent, ou leur extrême insouciance, ou je-ne-sais-quoi qui les tenait ensemble, et ils laissaient à d'autres le soin de nettoyer et de balayer les débris
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